La transformation digitale de l’entreprise

15 Fév 2022

Le monde change, la France change, se transforme comme le relatent Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely dans leur ouvrage La France sous nos yeux[1]. Ils évoquent le phénomène de désindustrialisation et l’appelle « la grande métamorphose ». Mais cette transformation n’est pas qu’industrielle.

Depuis plusieurs années, la transformation digitale est devenue une expression entrée dans le langage courant mais que se cache-t-il derrière cette expression? Quelques fois utilisée sans en connaître la profonde signification.

[1] Jérôme Fourquet, Jean-Laurent Cassely ; La France sous nos yeux ; Économies, paysages, nouveaux modes de vie ; Éditions du Seuil ; Octobre 2021.

La transformation numérique

Nous utiliserons la notion de transformation numérique et tenterons d’en définir les premiers contours en commençant par une définition littérale.

Les mots transformation et numérique sont ici tout droit extrait du dictionnaire de l’Académie française :

Transformation. N.F.  Changement d’une forme en une autre, métamorphose

Numérique. Adjectif :  Se dit, .., de la transmission d’informations ou de grandeurs physiques sous forme de chiffres. 

Donc par extension, la transformation numérique est bien une métamorphose des outils et usages de l’informatique, en d’autres termes l’abandon d’un état présent vers un état futur de ceux-ci.

Une mutation en profondeur

Pascal Delorme et Jilani Djellalil dans leur livre La transformation digitale[1], précisent que l’écosystème numérique est un organisme « vivant ». Son évolution met à rude épreuve les entreprises. Pour autant, la vitesse d’adoption des nouveaux usages par les utilisateurs ou les consommateurs est, elle, très rapide car les nouveaux acteurs du digital ont à cœur d’inventer une expérience et des usages au plus grand nombre.

[1] Pascal Delorme, Jilani Djellalil ; La transformation digitale ; Saisir les opportunités du numérique pour l’entreprise ; Éditions Dunod ; 2015.

Cette transformation et la rapidité à laquelle elle se produit, même si elle est de manière générale bien adoptée par les jeunes générations, peut s’avérer être chez certains collaborateurs de l’entreprise génératrices de peur, d’épuisement dans la mission. Il existe d’autres facteurs plus psychologiquement graves accentués par la pandémie et les autres paramètres environnementaux ou géopolitiques que nous traversons. La peur qui souvent accapare les individus est intimement liée à la modification de son travail, voire à la disparition de sa mission.

L’HOMME est reconnu par le milieu scientifique comme l’animal terrestre qui a su jusqu’alors s’adapter à son environnement (quoiqu’aujourd’hui certaines voix s’élèvent pour contredire ce postulat). Mais ces phénomènes constants de profondes mutations, ne permettent plus à bon nombre de pouvoir envisager le futur, eux qui ne peuvent pas ou plus embrasser le présent.

De manager à leader

C’est dans ce contexte que le manager doit lui-même se transformer en leader. Anticiper au mieux les évolutions. Accompagner les collaborateurs dans la compréhension et l’apprentissage des nouvelles technologies et des nouveaux usages. Mais plus important encore à la modification des processus de l’entreprise qui les impactent, afin de conserver à l’entreprise une position concurrentielle favorable.

C’est un nouveau défi, un très beau challenge qui nécessite, plus que d’appréhender ces évolutions, de conserver, renforcer le lien humain, primordial pour accompagner ces changements.

Le rôle des dirigeants, des encadrants, quel que soit leurs positions dans l’entreprise doit aussi être adapté. Il rend leurs fonctions plus exigeantes, mais aussi plus exaltantes. Il est donc aussi nécessaire de modifier radicalement leurs interactions auprès des collaborateurs de l’entreprise.

Ils doivent disposer d’outils managérial ou de méthodes différentes. Ils ne sont plus forcément les techniciens spécialistes référents, mais ils doivent pouvoir prendre le pouls de leurs équipes, ressentir et ne plus utiliser que leur Q.I (Quotient Intellectuel) mais aussi et surtout leur Q.E (Quotient Émotionnel).